vendredi 26 septembre 2008

Anecdote parentale

Nous sommes arrivés à Barcelone après 2 heures de voiture, sur l'heure du midi. Comme la chambre allait être prête d'une minute à l'autre et que BébéRoux venait de passer 2h dans son siège de voiture, j'ai suggéré à PapaAquatique et à gentille pharmacienne d'aller chercher des tapas et de les manger dans une des chambre, question que l'héritier se défoule un peu et qu'on puisse manger en paix.

Cependant, PapaAquatique n'a pas pu résister à l'attrait d'un dîner de tapas dans un resto. Ce que je redoutais arriva. BébéRoux a décidé de péter une solide crise. Il hurlait et était inconsolable. Comme il n'avait pas beaucoup dormi et qu'il avait été pas mal malade, je conclu qu'il est brûlé mort.

Je vous rappelle que nous sommes dans un resto et que les gens qui sont là n'ont pas nécessairement pensé inclure un bébé en crise mondiale en bruit de fond pendant leur repas. Je quitte le restaurant et je vais marcher dans la rue. La crise continue.

PapaAquatique mange rapidement et vient me rejoindre. Je suis hors de moi mais j'essaie de me contrôler. Je monte manger mais j'entends les cris de bébé dans la rue et ça me coupe l'appétit. Je m'excuse auprès de la pharmacienne et je ressors.

PapaAquatique veut discuter, personnellement, j'ai des envies de meurtre. Je pars en coup de vent (ça c'est le caractères des cheveux roux des ancêtres Irlandais qui ressort). Je suis furieuse. Fâchée qu'on ait pas tenu compte de mon expérience avec bébé, extrêment frustrée qu'on se complique autant la vie quand ça aurait pu être si simple.

Je marche vers l'hotel avec un bébé hystérique. Arrivée à la chambre, la carte ne fonctionne pas. Quelle n'est pas ma surprise de voir BébéRoux rire aux éclats du fait que je glisse la carte dans la porte de la chambre sans succès. Après une visite à la réception, le problème se règle et j'entre dans la chambre.

Quelques minutes plus tard, PapaAquatique arrive avec poussette. Si j'avais eu des fusils dans les yeux, il serait mort sur le champ.

Je n'ai pas envie de visiter Barcelone, je suis trop enragée. Finalement, je me calme. On parle un peu et on conclu que PapaAquatique restera avec bébé et que j'irai faire un tour. Après tout, c'est sa 4e fois à Barcelone. Je lui rappelle que c'est l'heure du biberon. Il me dit de prendre mon temps et de profiter de la ville.

Un peu plus tard, on se reparle par téléphone. BébéRoux, qui n'a toujours pas dormi, est en pleine forme et ils se préparent pour une balade sur la Rambla.

Le soir, lors du "debriefing" parental, nous réalisons que BébéRoux n'avait probablement pas sommeil mais que comme il faisait très chaud, il avait juste SOIF.

Une chance qu'on a pas besoin de passer un examen pour être parents parce que cette fois-là, on aurait été recalés!

Donc, on s'est engueulé pour rien mais on a une bien bonne "inside joke" pour se faire rire quand bébé pleure... "Il a peut-être un peu soif..."

Y'en aura pas de facile...

vendredi 19 septembre 2008

Vraies vacances

Après l'hospitalisation de BébéRoux, les vacances ont vraiment commencées.

Pharmacienne Préférée est venue nous rejoindre puis nous avons fait route vers Barcelone. Ahhh Barcelone... Quelle est belle cette ville. L'architecture incroyable (merci Antony Gaudi pour le souci du détail, la Sagrada Familia qu'on pourrait regarder toute une vie sans tout voir.

Nous avons arpenter la ville en long et en large pendant 2 jours avec un BébéRoux qui collaborait entièrement après que ses parents aient finalement compris son mode de fonctionnement (voir anecdote parentale qui paraîtra sous peu). Après 2 jours, La Rambla n'avait plus de secret pour nous ;o)

La température était superbe. Un magnifique 40 degrés sans humidité. Un temps parfait pour la sangria et les tapas.

Avant de repartir pour Latour de France, nous avons décidé d'aller faire une petite trempette dans la méditérannée espagnole...

Donc, on arrive, on se change dans la voiture et on se dirige vers la plage pour un rafraîchissement bien mérité.

Quel ne fut pas notre surprise en arrivant sur la plage de voir affalé de tout leur long, quelques "morse" masculin(on était loin du corps de Rafael Nadal), en couple et complètement à poil dans des postures assez explicites. Ces derniers, cohabitant parfaitement avec des petites familles aux parents hétéros et vêtus de maillot de bain. Curieux mélange...

On a fait ça vite... De toute façon, notre petite maison nous attendait et tonton Olivier (ex-maudit-français) venait nous rejoindre pour le week-end pendant que la gentille pharmacienne devait retourner à ses pots de pilules et ses patients pas toujours très patients...

Après quelques heures de plage (patience limitée de BébéRoux exige), nous avons décidé de partir à l'aventure avec le sac ventral et nous sommes allés explorer les châteaux Cathares de Quéribus et de Peyrepertuse.

Naturellement, comme nous étions en vacances, nous avons laissé notre cerveau au Canada. C'est pourquoi en quittant la maison le matin, il ne nous ait jamais venu à l'idée de porter autre chose que des gougounes pour aller marcher en montagne... Bravo les touristes! Mais rien ne nous a arrêté et c'est les pieds bien sales mais les yeux (la caméra numérique aussi) remplis d'images superbes que nous sommes rentrés le soir pour s'attabler à un souper entre amis. BébéRoux a adoré les châteaux puisqu'il pouvait gigoter sans arrêter (et dans la vessie de son père - juste retour des choses) dans le sac ventral. Il va en avoir des choses à raconter à sa future garderie!!! (Imagine-toi donc, mon ami, que j'ai bu ma bouteille de lait au sommet d'un château!!)

Puis tonton nous a quitté lui aussi pour aller plonger pendant 3 semaines sur un voilier en bois à Bali... (Ça travaille fort dans la France de Sarkozy!)

Nos derniers jours à la maison se sont déroulés paisiblement, en alternant entre les promenades, les siestes et la plage. BébéRoux est toujours un peu congestionné et continue de tousser la nuit mais il a un moral superbe. Son sourire quotidien à la boulangère en témoigne.

C'est d'ailleurs dans notre petite maison de Latour de France qu'il marchera pour la première fois à 4 pattes sous le regard ému de ses parents... (et sous l'oeil attentif de la caméra vidéo - pour une fois qu'on y a pensé!)

Finalement, en plein milieu de nuit (nous n'avons pas le courage de tenter une traversée de la France de 10 heures de jour avec un bébé en pleine forme), nous quittons notre paisible demeure pour aller vider nos poches à Paris.

Encore une fois, la route a été facile avec un bébé endormi.

Notre chambre minuscule (supposément conçue pour 3 adultes et un enfant - c'est quasiment un coup de chance que ma mère ne soit pas là, on aurait dû l'accrocher au plafond) nous fait regretter le Sud de la France et nous fait réaliser qu'on a un peu hâte de rentrer.

À l'opposé du Sud où il faisait toujours soleil avec des températures oscillant entre 28 et 32 degrés, Paris est gris et frisquet. Donc, on s'habille et on se balade. Bébé n'est pas au top de sa forme alors on laisse tomber les visites culturelles et on fait un peu de "shopping" entre 2 siestes.

Nous passons aussi une soirée superbe chez des amis qui nous ont préparé un festin digne des rois. Que ça a été bon de les revoir et de passer du temps avec eux.

La veille de notre départ, Bébé n'est vraiment pas au top de sa forme. Il tousse toujours, a le petit nez bouché et il est fiévreux. On passe la journée à la chambre. Ça tombe bien puisque PapaAquatique a un petit problème informatique et il travaille une bonne partie de la journée. Je suis sur le point de devenir folle dans un endroit aussi restreint. Même bébé ne se peut plus. Il pique une crise à un moment donné parce qu'il a de la misère à se tourner sur lui-même en se baladant à 4 pattes dans la chambre! On parle ici d'une petite "chose" d'à peine 20 lbs d'une souplesse à faire pâlir d'envie n'importe quelle contorsioniste du cirque du soleil alors ça vous donne une idée de l'étroitesse des lieux!

Puis c'est le jour du départ. Le matin, on étire pour quitter la chambre vers midi et on part pour une petite balade en voiture. On va prendre quelques photos des endroits où nous sommes passés sans notre appareil (nous sommes fidèlès à notre habitude). Bébé n'est pas en grande forme, il dort beaucoup. Pauvre lui, il a les dents qui lui donnent du fil à retordre en plus.

À l'aéroport, Bébé continu de draguer à fond la caisse. Il atteint le sommet de son art dans l'autobus qui nous transportera à l'avion où il pose sa main sur la cuisse d'une dame en souriant à l'autre qui est à côté d'elle! Sans compter le charme qu'il a fait à l'hotesse pendant le "show" des sorties de secours...

Finalement, le vol s'est bien déroulé. Partir de nuit c'est rock n roll mais en soirée, c'est merveilleux. Bébé a dormi la moitié du vol et s'est amusé avec son "jumeau" (ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, un bébé tout blond aux yeux bleus avec une maman bulgare aux cheveux et aux yeux foncés - je ne comprends plus rien à la génétique). Deux petites bulles d'énergie qui riaient aux éclats.

Et nous avons touché le sol. Bien heureux et reposés de nos vacances mais aussi content de retrouver notre lit. Bébé a dormi toute la nuit et a recommencé sa petite vie comme si la notion de décalage horaire n'existait pas pour lui.

Le retour a été difficile. Sa toux ayant empiré, nous sommes allés chez le pédiatre... La laryngite est descendue et est devenue bronchite... Pénicilline et pompes pour 2 semaines. Puis maman, qui en avait marre d'avoir mal à la tête a finalement consulté pour se faire confirmer une sinusite et se faire donner, elle aussi, une prescription d'antibiotiques pour 10 jours. PapaAquatique est tout fier de ses anticorps qu'il qualifie presque de super héros...

Son tour viendra... Un jour.

mercredi 17 septembre 2008

Début de vacances

Après les péripéties de la semaine précédant les vacances et complètement à bout de nerfs, nous nous rendons à l'aéroport.

Je parle à mes anticorps pour qu'ils tiennent le coup parce que je sens un mal de gorge qui semble vouloir mal tourner.

Notre vol est à 23h. Je redoute les 6 heures d'avion avec bébé et je prie pour qu'il dorme. Mais BébéRoux a les défauts de ses qualités. Un bébé qui s'endort seul dans son lit n'apprécie pas nécessairement devoir s'endormir sur maman. Vers 22 heures, juste avant l'embarquement, ça y est! Il dort.

Le décollage se passe sans encombre, BébéRoux ne se rend compte de rien. La bassinette de bébé arrive, je le mets dedans: crise mondiale. Je le ressors, arrive à le rendormir, me dis: pas question d'avoir un petit sur moi pendant 6 heures, le remet dans la bassinette. Réveil, crise. Super.

Je reprends le petit, je le rendors, je le garde sur moi. Je fais tout pour que PapaAquatique dorme puisqu'il doit conduire jusque dans le sud de la France après le vol.

Vers 4h30 du matin, je n'en peux plus. Je fais de la fièvre, j'ai des vagues de frissons qui partent de la racine de mes cheveux jusqu'aux bouts de mes orteils et je ne me sens plus le bras sur lequel la tête de bébé est posée. Lui, il est installé comme s'il était en première classe.

J'appelle PapaAquatique à l'aide. Je suis gelée et rien de me réchauffe. Mon système immunitaire est en train de rendre l'âme.

On dirait que les oreilles vont m'éclater lors de l'atterissage, BébéRoux, mon plus gros stress, dort toujours paisiblement. Il se fait réveiller par son père qui lui cogne la tête contre les panneaux supérieurs qui contiennent les bagages à main.

Un réveil douloureux et bruyant. Pauvre bébé... Il regarde partout, est tout mêlé et n'a aucune idée de l'endroit où il se trouve.

Je vais lui faire sa toilette et il boit son lait pendant que papa attend les valises.

Puis il déjeune un peu, on prend la voiture et on démarre.

10 heures de route plus tard, nous arrivons à Latour de France dans une charmante maison. Bébé a dormi tout le long, maman est malade comme un chien. Il est minuit.

On s'installe, on laisse bébé se défouler un peu, lui qui a été sage comme une image malgré ses futures dents qui lui donnent du fil à retordre.

Vers 2 heures du matin (heure française), on va au lit. Bébé fait toute sa nuit, à notre plus grande surprise.

À 8h, c'est le matin pour bébé! Papa se lève mais maman est cloué au lit. Rhume d'homme...

PapaAquatique se transforme en infirmière bienveillante. Il s'occupe de sa douce, joue avec bébé. L'après-midi, le nuage de microbes que je suis fait des efforts pour avoir l'air d'un humain normal, après tout, on est en vacances!

On va à la plage. BébéRoux ADORE!!! Il a de la difficulté à rester à l'ombre du parasol. Quand il n'en peut plus, il rampe dans le sable vers la mer. Le message est assez clair. Il est très drôle dans ses tentatives de fugue vers le large.

Puis un soir, on le couche, je commence à aller mieux, alors je passe la soirée avec mon amoureux. Vers minuit, on entend tousser mais une drôle de toux.

On monte voir bébé qui a l'air mal en point. On le prend et il se met à vomir plein de sécrétions. Puis, il se met à avoir une respiration ardue et sifflante.

Je l'envois dans la salle de bain avec la douche à l'eau très chaude pour voir si c'est mieux. Ça semble l'aider mais aussitôt qu'on le ressort de la salle de bain, ça reprend.

Papa et moi nous nous consultons du regard et on arrive à la même conclusion: HÔPITAL.

Bébé ne manque pas d'air mais il respire mal. Au cas où ça empirerait, on va consulter.

L'hôpital est à 20 minutes. Sur les petites routes, à la noirceur, ça m'en paraît 40. Finalement on arrive. Bébé est pris en charge immédiatement. Il fait de la fièvre, il respire mal. Motrin, corticostéroïdes... Masque de fumée avec corticostéroïdes. Trois fois. Toujours le même bruit rauque... Adrénaline. Respiration normale. BébéRoux a une laryngite aïgue. On doit passer la nuit à l'hôpital pour être certain qu'il va être correct.

Le lendemain, à midi, on peut retourner à la maison. Il a un médicament à prendre pour 2 jours. Il ira mieux par la suite mais il continue de tousser, son nez coule tout le temps. Il se réveille souvent la nuit.

Mais il est d'une humeur superbe! BébéRoux est un dragueur-né. Il drague absolument tout se qui bouge! Il a mis toutes les infirmières dans sa poche en moins de 12 heures... Il pleure quand elles lui donnent les soins mais aussitôt qu'elles ont terminées, il les gratifie d'un immense sourire.

Son père déborde de fierté, sa mère est découragée...

dimanche 7 septembre 2008

Recette magique pour être crevé

PapaAquatique et votre plutôt infidèle blogueuse ces temps-ci ont un talent inné pour courir partout et se mettre à terre.

Dans le mois qui a précédé nos premières vacances familiales, PapaAquatique, patron sans scrupule (il est travailleur autonome ;o) s'est tué à la tâche pendant que MamanRousse, voulant collaborer à sa façon au bon fonctionnement familial, a mis les bouchées triples.

Donc, à une semaine des vacances, on se demande comment on va faire pour survivre aux quelques jours qui nous séparent de la délivrance et du bonheur...

Mais la vie mes amis, c'est parfois bien mal fait (même si le contraire est aussi vrai...)

Donc, à moins d'une semaine de nos vacances plus que méritées, coup de théâtre. Un des oncles de PapaAquatique rend l'âme dans une tragique aventure. 46 ans. Tout le monde est en état de choc. Nous seront déjà partis le jour des funérailles. Nous tenons mordicus à aller au salon et nous y passeront (à Drummondville) quelques heures avant notre départ pour le sud de la France.

24 heures avant le départ, autre brique... Ma mère, cette infatiguable abeille qui doit passer les 15 prochains jours avec nous fait une connerie dont on se souviendra longtemps.

Suite aux nombreux jours de pluie de cet été, ma soeur a eu quelques infiltrations d'eau dans son sous-sol et doyenne infatiguable veut s'assurer que tout est correct pour sa benjamine avant de quitter pour les vieux pays. Eh bien l'abeille infatiguable a perdu pied. Elle a réussi à s'auto-crucifier sur un gros clou qui lui a traversé l'avant-bras au complet...

Je vous le jure, quand mon père m'a annoncé la nouvelle, j'étais certaine que c'était une blague.

Ta mère a eu un accident, elle est tombé sur un clou. Ça lui a traversé le bras. Avouez que c'est difficile à croire. Je suis même partie à rire. Avant de me mettre à pleurer.

Difficile à croire mais vrai. Jusqu'à la dernière minute, on a espéré qu'elle puisse se joindre à nous mais le jour du départ, elle a dû se faire opérer pour enlever les débris du clou maudit (pour ne pas dire du maudit clou).

J'ai craqué. Je me suis effondrée. 18 ans que j'attendais ce moment, que je rêvais d'emmener ma mère en France. Ce rêve s'était formé lors d'un concours d'épellation. J'avais perdu en final pour un mot stupide que j'aurais dû savoir. Je m'imaginais déjà avec ma mère à Paris quand j'ai oublié le "s" à surplis... À 24 heures de ce rêve, la déception était immense.

Mais plus que le rêve de faire découvrir Paris à ma maman, c'était le bonheur de passer 2 semaines complètes avec elle. Les derniers mois ont été très remplis pour tout le monde et on ne s'était pas vu beaucoup. C'était ça ma plus grande déception.

C'est certain que ce n'est pas la fin du monde mais avec la fatigue des derniers mois et le stress des derniers jours, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Et mon vase était immense.

Mais bon, j'ai décidé d'en profiter pleinement et d'emmener ma mère avec moi. Dans mon coeur mais aussi en portant à mon doigt une bague qui lui appartenait quand elle avait mon âge et qu'elle m'a prêtée il y a quelques années lors de ma première entrevue professionnelle. Depuis ce temps, cette bague m'a toujours accompagnée dans mes grands moments. Elle m'a aussi suivi tout au long de ce voyage.

Ce fut un voyage plein de péripéties qui vous sera raconté peu à peu au cours des prochains jours. En attendant, gardez l'oeil ouvert sur les clous!